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L’installation sonore Red Forests and Blue Clouds (2022) est à l’origine une commande pour la triennale d’Aichi 2022, au Japon, conçue pour être exposée dans l’ancienne école d’infirmière d’Ichinomiya. En approchant de l’installation, on entend un dialogue et la description de scènes impliquant divers personnages, dont un homme, une jeune fille, sa mère, une infirmière et une personne qui est manifestement un patient, un couple âgé, et des enfants. Les voix émanent feutrées des enceintes, et « le non-dit » semble accessible derrière les sons audibles.

Kosugi s’interroge sur la possibilité de « communiquer la souffrance (aux autres) » à travers la vidéo, la sculpture et la performance. Il explore la façon dont l’art peut répondre à une souffrance difficile à verbaliser ou à manifester, qu’elle soit liée à des blessures causées par des conflits sociaux et un manque de liberté, à des traumatismes et au processus de guérison, à la fatigue compassionnelle que connaissent les soignants, notamment ceux qui exercent une profession médicale. Red Forests and Blue Clouds explore, de façon abstraite, la tension entre « la réalité en tant que donnée visible » diffusée par les écrans, manipulée par les technologies visuelles pour n’exposer que ce que nous voulons voir, et « la réalité telle que vécue par des corps de chair et de sang ». Dans l’imagerie satellite, qui a recours à des ondes invisibles, les forêts apparaissent parfois en rouge, les nuages en bleu. En réglant nos sens sur le son de l’œuvre, nous accédons à des aperçus de la vie quotidienne correspondant à la pandémie et à des périodes de guerre. Cela vient stimuler notre vécu et l’imagination requise pour y voir clair dans un monde saturé de données et de simulations.

Ce projet bénéficie du soutien de l’Arts Council Norway et de l’Office for Contemporary Art Norway (OCA).

Daisuke Kosugi est né en 1984 à Tokyo, il vit et travaille entre Oslo et Farsund, en Norvège. Il a récemment exposé en solo à la fondation Daiwa à Londres, au Jeu de Paume à Paris, au musée d’art contemporain de Bordeaux (CAPC), au musée Amparo de Puebla, au Mexique, à Fotogalleriet à Oslo. Son travail a été exposé dans diverses institutions internationales, notamment le Centre Pompidou à Paris, la galerie Whitechapel à Londres, le musée d’art contemporain de Tokyo, la Galerie d'art d'Australie-Occidentale à Perth et la 11^ebiennale de Gwangju en Corée du Sud.