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Bien que la plupart des sculptures conventionnelles ressemblent formellement à un objet solide, leur apparence suggère autre chose. L'apparence suggère une essence, une structure ou une expérience intérieure qui explique et cause l'apparence extérieure. Mais lorsque nous considérons les sculptures comme des solides, cela signifie qu'elles sont des êtres sans cavité interne, qu'elles consistent en une texture uniformément serrée et cohérente. Et bien sûr, lorsque nous parlons d'essence interne, de structure ou d'expérience, il s'agit d'une métaphore ; il s'agit du sens tel que nous le déduisons de l'apparence de la sculpture. Il n'y a pas de véritable cavité, pas d'espace non rempli dans la masse de la sculpture.

Ainsi, lorsque le sculpteur belge Didier Vermeiren utilise des titres tels que Solides géométriques ou Solides plastiques pour ses œuvres, il est clair, de manière provocante, qu'il prend ses distances par rapport à la sculpture néoclassique et qu'il s'intéresse moins à l'apparence de la sculpture et à sa signification qu'à ce que la sculpture est et en quoi elle consiste. On pourrait dire que toute sa carrière a été motivée par une déconstruction systématique du médium de la sculpture ; il explore les différents éléments constitutifs de la sculpture, plutôt que la sculpture en tant qu'art en soi. Selon Dominic van den Boogerd, l'œuvre de Vermeiren aborde des questions fondamentales telles que : "Qu'est-ce que la sculpture ? Comment reconnaît-on une pièce de sculpture et sur quoi se base cette reconnaissance ? Qu'est-ce qui en fait une sculpture ? Comment cette idée s'est-elle formée au fil des siècles, et comment évolue-t-elle aujourd'hui ?”