Malgré le fait que les musées, et surtout ceux dédiés à l’art contemporain, n’aient jamais été aussi populaires, ils restent étonnement absents du débat public à propos de la plupart des questions d’actualité. Pour marquer sa 10e année, WIELS présente Le musée absent, conçu comme une « préfiguration d’un futur musée d’art contemporain pour la capitale de l’Europe ». Cette exposition spéculative et la publication qui l’accompagne adressent les défis auxquels les musées et les artistes doivent faire face aujourd’hui. Les artistes participants sont issus d’une région élargie autour de Bruxelles comme carrefour, qui va d’Amsterdam à Paris, en passant par Cologne, Düsseldorf ou encore Londres. À Bruxelles, comme dans beaucoup d’autres métropoles, les discussions autour de la création d’un nouveau musée se concentrent généralement sur le bâtiment ou la collection mais évitent une question fondamentale : Comment peuvent-ils imaginer les tensions entre le néo-libéralisme et la mondialisation, et leurs effets sur les voix individuelles et des communautés ?

Le catalogue inclut des contributions originales de 47 artistes contemporains et historiques, qui ré-interprètent leurs œuvres pour le format imprimé et le contexte du propos. Divisées en deux sections, qui font écho au regard à la fois rétro- et prospectif de l’exposition, les pages dédiés aux œuvres exposées proposent des notices curatoriales et des textes d’artistes. À la tête de WIELS depuis ses débuts, Dirk Snauwaert, directeur artistique de l’institution et éditeur du livre, présente un compte-rendu critique sur le rôle du centre d’art et ses enjeux pour le futur. Deux autres directeurs de musée, Charles Esche du Van Abbemuseum à Eindhoven et Manuel Borja-Villel du Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía à Madrid, proposent des réponses possibles dans leurs essais respectifs.