WIELS collabore avec Mamiko Motto, dont les airs musicaux vous ont déjà fait danser lors des derniers vernissages. Désormais, elle créera également des playlists Spotify pour nos expositions, vous emmenant à chaque fois dans un voyage musical. Lisez l'interview et découvrez sa vision de cette collaboration.
Comment envisagez-vous votre collaboration avec WIELS ?
Dans ma carrière musicale, que ce soit en tant que DJ, artiste sonore ou à la direction de projets musicaux, je suis incapable de me ranger dans une catégorie précise. Je suis bien trop curieuse pour ça, et je me réjouis de cette immersion en eaux profondes et de la possibilité de sauter à pieds joints dans des flaques d’inconnu.
En tant qu'amatrice d'art et collectionneuse, j'ai toujours pensé qu'il y avait un chaînon manquant entre les artistes contemporains et les musiciens. Nous aimons tous les mêmes choses, mais nous vivons en quelque sorte dans des univers parallèles lorsqu'il s'agit de fusionner nos pratiques, en particulier au sein d’institutions artistiques, notamment les musées ou les galeries.
Je suis très heureuse de voir l'essor des festivals de musique qui donnent une place aux arts, comme HORST, qui a eu lieu le week-end dernier, mais amener la culture musicale "au musée" est une démarche encore quelque peu maladroite et incomprise.
Forte de mon expérience avec la Tate, FRIEZE et d’autres institutions, j'ai tenu à élaborer soigneusement la programmation musicale des vernissages et des finissages des expositions du WIELS, afin de proposer un événement musical conçu comme le prolongement de l’exposition, une bande-son en quelque sorte, au lieu de travailler comme un DJ animant une soirée dans un bar. Je suis ravie de tout ce que nous avons accompli jusqu'à présent. Nous en sommes à quatre expositions, avec un public qui ne cesse de croître qui fait preuve d’une vraie curiosité pour les propositions à venir.
Comment travaillez-vous pour composer la direction musicale d’un vernissage ? Quelle est votre source d'inspiration ?
Cela varie totalement d'une fois à l'autre. Si je connais le travail de l'artiste, cela se passe très bien car j'entends déjà ce qui doit être joué dans ma tête.
Pour l'exposition de Shimabuku, ça a été assez magique. Je suis très proche de son travail et, en tant que Lituanienne, on peut dire que j’ai les mouvements FLUXUS et DADA dans le sang. Je garderai toujours le souvenir du moment où j’ai passé un morceau de Philip Glass dans la salle, avec des gens partout, assis, qui écoutaient vraiment, alors que dehors les éclairs se déchainaient contre le WIELS. C'était magique.
Avec Danai, j'ai senti ses vibrations et j'ai tout de suite su qu’il s’agissait de faire la fête ! Elle a aussi un avis très tranché sur ce qu'elle veut, et on s’est bien trouvées, et ça a donné, à ce qui se dit, le meilleur vernissage que le WIELS ait jamais connu.
Je suis synesthète, je VOIS la musique. Dans ma pratique d'artiste sonore, je collabore toujours avec des artistes visuels. En toute honnêteté, c'est la seule façon pour moi de faire avancer les choses. Travailler sur des projets d'art visuel est donc idéal pour moi, et les choses peuvent se passer rapidement.
Pouvez-vous nous en dire plus sur les playlists de l'exposition ?
Avec la playlist Spotify, ce que je veux, c’est définir « LA VIBE », donner un avant-goût de l’exposition à travers ma vision musicale. C'est un outil de promotion, mais je l'ai conçu pour durer. Je veux que les gens puissent écouter la playlist partout dans le monde et qu’ils aient l’impression de partir en voyage. Peu importe s'ils ont déjà vu l’exposition ou non. Je veux que les gens reviennent et réécoutent les playlists, parce qu'ils ont ressenti quelque chose et que c'était cool. Bien entendu, chaque playlist est comme un écho de l’époque, ou de la musique, qui a directement influencé l’artiste exposé au WIELS