Alexis Blake
Crack Nerve Boogie Swerve : l'archive
Initialement conçue comme une performance, Crack Nerve Boogie Swerve convoque les notions de transparence, de résistance, de résonance, de perturbation – le fait de s’affranchir des normes, de se libérer des contraintes de l’oppression et de repousser les limites des institutions artistiques. Au WIELS, Alexis Blake (née en 1981 aux États-Unis, vit et travaille aux Pays-Bas) étend la portée d’une œuvre live en une exposition performative qui, tout en intégrant ses formes précédentes, transforme lentement sa forme actuelle.
En présentant Crack Nerve Boogie Swerve, Alexis Blake – ancienne résidente du WIELS et lauréate du prestigieux prix de Rome – incite le public à appréhender l’art performatif sans préjugé et à considérer l’espace d’exposition comme une archive spéculative, dédié à un processus. Elle crée un environnement qui permet au verre de devenir performeur, conducteur, instrument et métaphore du corps individuel et collectif : vulnérable mais résilient.
“Le verre est une matière amorphe, en perpétuelle mutation, ni liquide ni solide. Et, comme le corps humain, il est extrêmement fragile, mais extraordinairement fort – selon la façon dont on le manipule.”
La malléabilité du verre, capable de prendre n’importe quelle forme ou taille, et caractérisé par divers indices de dureté, devient alors l'essence même de sa matérialité. Le verre existe entre les états “entier” et “brisé”. Une fois “brisé”, il devient “inutile”. Cette fragilité perceptible transcende une interprétation littérale de la matérialité et s’étend au champ socio-politique. L’acte consistant à “briser” nous place en opposition à des forces contraires, établissant une tension entre les notions d’oppression et de libération. Pour se libérer des hiérarchies stagnantes et rétrogrades, de nombreuses formes de désobéissance civile s'incarnent au travers de l'allégorie des éclats des obstacles en verre, qu'il s'agisse de plafonds métaphoriques ou de la destruction de devantures de magasins. Les images de vitres brisées sont alors souvent interprétées, à tort, comme un crime et deviennent le symbole du déclin et de la décadence d’une société.
En alliant un plancher de verre conçu sur mesure, une série de sculptures en verre et acier, à une bande sonore à basse fréquence, Blake s’empare de l’espace architectural. Elle explore la façon dont l’espace, l’installation et le public peuvent entrer en résonance lorsqu'ils sont exposés aux vibrations subliminales de puissants caissons de basse. Sur plusieurs week-ends, des fragments isolés de la version originale de Crack Nerve Boogie Swerve sont interprétés par un groupe de danseuses, faisant ainsi dialoguer tous les éléments de l'exposition.
Finalement, le public est invité à interagir avec les installations en verre en arpentant le plancher. Les craquements provoqués fonctionnent comme un marqueur physique du passage du temps et des mouvements des personnes dans l'espace d'exposition. Ainsi, le verre, la rupture et la résonance ne sont pas seulement investis d’une portée métaphorique, ils incarnent un moyen de communication, créant collectivement un nouveau vocabulaire d’expression sonore et physique.
Curatrice : Helena Kritis
Assistant curateur : Josue Aliendre Carvani
Bande sonore : Stefanie Egedy
Équipement : d&b audiotechnik
Avec le soutien de : Mondriaan Fonds, l’Ambassade des Pays-Bas en Belgique, europalia
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Vernissage : Alexis Blake & Joseph Kusendila
Avec le soutien de :
Mixed media
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